

Je suis maman d’une petite fille que nous avons eu avec ma compagne grâce à une insémination en Belgique.
Nous aimons lire et pensons que les livres sont importants. Alors avant la naissance de ma fille, nous avons cherché des livres qui parlaient de familles comme la nôtre pour l’aider dans sa construction. Or, force a été de constater que les livres pour enfants de familles homoparentales, et bien, il y en a peu. Nous les avons même quasiment tous achetés.
Ma fille a aujourd’hui 4 ans et ses goûts en matière de lecture s’affirment. Je remarque que les histoires parlant du quotidien lui plaisent beaucoup et correspondent assez justement aux besoins des enfants de cet âge. Je remarque aussi qu’elle raconte toujours des histoires où il y a un papa et une maman. Et même si nous vivons dans un monde hétéronormé et que c’est compréhensible, cela me touche. La balance n’est pas juste à mon sens et un peu plus de place, de visibilité pour les LGBTQ+ serait plus réaliste.
J’ai donc décidé de pendre cela en main 😉 et d’apporter ma pierre à l’édifice. J’ai constaté que la plupart des livres existants sur le sujet traitaient de l’homoparentalité en tant que telle. Je me suis donc dit que j’écrirai un livre où l’homoparentalité serait un non-sujet, en la normalisant le plus possible. Dans mon imaginaire, l’idée était de raconter une histoire simple à laquelle pourrait s’identifier un enfant de 2 ans et plus (et moins pour les grands lecteurs ;)) avec dans le paysage, entre autres, une famille homoparentale, histoire de banaliser ce fait. La série s’est imposée comme une évidence, histoire que les enfants puissent se reconnaître sous les traits d’un/d’une héroïne à qui il arrive de multiples aventures.
De l’idée au projet, il y avait encore du chemin.
Je me suis mise à écrire en fonction de ce que j’imaginais et voulais. Se mettre à hauteur d’enfant était mon but. Et finalement ce n’est pas si simple. Certes il faut que ça plaise aux parents mais j’avais vraiment envie d’écrire pour les enfants. Mon objectif était de raconter des petites histoires, des faits du quotidien, et donner une place centrale à l’écoute des émotions de l’enfant.
Il me fallait maintenant une illutratrice. J’ai tout de suite pensé à mon amie Stéphanie Freiburger. Je suis fan de ses dessins ! Ce n’est pas son métier mais elle a du talent, croyez-moi ! Le dessin, la peinture, ça fait partie de sa culture familiale. En plus, elle a toujours voulu illustrer un livre pour enfants. Du coup, je lui ai parlé de mon idée. Elle a tout de suite adhéré et a choisi de se lancer dans cette aventure. Elle m’a proposé un premier dessin de Julie en octobre dernier et j’ai tout de suite adoré. Nous nous sommes lancées dans l’illustration de « La petite Julie va au parc » en tâtonnant, modifiant, testant (sur nos enfants et d’autres) pour arriver à un produit fini en février.
Cela peut paraître long mais Stéphanie n’avait jamais fait de l’illustration en tant que telle. Il a fallu qu’elle s’équipe, s’auto-forme et s’exerce.
Certains se demanderont peut-être pourquoi Julie et pas Justin. Probablement parce que j’ai moi-même une fille et qu’il était, tout du moins pour commencer, plus simple pour moi d’écrire comme cela. Je dois avouer ici que ma fille est ma première source d’inspiration.